« Je plains ceux qui vénèrent la puissance et la réussite.
Quand ils sont faibles, ils ferment leurs frontières,
Qu’ils repoussent quand ils sont forts. »
Ha Jin, La liberté de vivre, Seuil, 2012
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« Je plains ceux qui vénèrent la puissance et la réussite.
Quand ils sont faibles, ils ferment leurs frontières,
Qu’ils repoussent quand ils sont forts. »
Ha Jin, La liberté de vivre, Seuil, 2012
« Quoi que tu fasses, la distance de la langue fait qu’un écart s’est creusé entre ton monde et le monde qui t’entourait. Pour toi, que nous sachions lire devait nous ouvrir la porte du paradis, mais cela ouvrait juste un peu nos yeux d’enfants, nous permettant de voir un monde différent du tien. »
Ahmed Kalouaz, Avec tes mains, Le Rouergue, 2009
"Comme pour d'autres aspects de sa culture, la religion traditionnelle africaine est de plus en plus reconnue pour son apport au monde. Elle n'est plus considérée comme une superstition dédaignable à laquelle il faut substituer des formes de croyances supérieures, aujourd'hui on reconnait qu'elle enrichit le patrimoine spirituel de l'humanité. L'esprit d'ubuntu - ce sentiment profondément africain d'appartenance à l'humanité grâce à l'humanité des autres - n'est pas un phénomène paroissial, il s'est complètement agrégé à notre quête commune d'un monde meilleur."
Nelson Mandela
« (…) Parmi les tout premiers résistants, parmi ceux qui ont sauvé l’honneur du pays asservi au milieu de la lâcheté générale, il n’y avait pas que des gaullistes, mais aussi ces groupes composés de Juifs de Pologne ou d’Europe centrale, d’antifascistes italiens, de républicains espagnols, d’Arméniens réfugiés, rescapés du génocide (comme le fut Manouchian, le héros sacrifié de l’Affiche rouge). Des immigrés. Et que ceux-là, au fond, étaient la France, alors même que la plupart des Français de souche se soumettaient à l’occupant.
J’ai su cela, très tôt. Et c’est sans doute de cela que je tiens cette méfiance radicale envers ceux dont la conception du monde se ramène au culte des racines. « La terre de ment pas », en ces années-là, c’était un slogan de Vichy. La liberté, elle, n’avait pas de patrie. »
Guy Scarpetta, Guido, Gallimard, 2014
« La diversité n’est pas un moyen d’instaurer l’égalité ; c’est une méthode de gestion de l’inégalité. (...) Si nous aimons la diversité, si nous aimons les programmes de discrimination positive, c’est parce qu’ils nous présentent le racisme comme l’unique problème que nous ayons à résoudre. Or le résoudre ne nous demande rien d’autre que de renoncer à nos préjugés. Résoudre le problème de l’inégalité économique demanderait sans doute un peu plus : peut-être de renoncer à notre argent. »
Walter Benn Michaels, La Diversité contre l’égalité, Raisons d’agir, 2009
« (…) Au lieu de s’interroger sur ces coups de canif saignants portés aux flancs du pacte républicain, ceux qui détiennent l’autorité de la parole publique accusent, dénoncent, stigmatisent, menacent. Ils utilisent ad nauseam ce « langage buveur de sang ». Aveugles à tout ce qui survient hors du cercle mondain qui protège leur hyperactivité, ignorants de tout code social extérieur à leurs modèles et signes, ils se laissent happer par la panique et croient préserver leur monde artificiel en jetant des anathèmes à la ronde. Paralysée, leur intelligence ne leur révèle plus rien de la filiation de ces révoltes au regard des luttes sociales et politiques françaises, celles qui, sur le temps long, furent impulsées par les exclus, les méprisés et brutalisés, toutes celles et tous ceux-là qui, las de patienter, décident une nuit sans lune de frapper à la porte de la République en faisant grand bruit dans l’espoir d’être entendus. Les geôliers de la République peuvent-ils entendre ? Il leur faudrait remettre en cause trop de confort. Il y a plus grande tranquillité à ethniciser »
Christiane Taubira, Paroles de liberté, Flammarion 2014
« Quand, au lieu de se retrouver autour de ce qu’ils ont en commun (l’entreprise et l’habitat, les questions sociales, les conditions de vie, le pouvoir d’achat, etc.) les dominés se font la guerre au nom de leurs identités, croyances et origines, les dominants ont la paix »
Edwy Plenel, Dire non, Don Quichotte 2014
« Partir dans la vie avec une double culture – ce qui fut mon cas – complique évidemment les choses, mais les fait avancer aussi. Dès l’enfance, les expériences se présentent comme les pièces dispersées d’un puzzle qu’il faut ensuite rassembler. On passe du chaos à la réflexion pour étudier leur configuration, et tenter de saisir ce qu’’elles veulent exprimer. On ne saisit évidemment pas tout ce qui nous arrive. Un jour on ne comprend pas, le lendemain on comprend mieux. Même les expériences pas très agréables, parce qu’elles provoquent l’indignation, nous enrichissent. » Pierre Rabhi
Olivier Le Naire, Pierre Rabhi, semeur d’espoir. Entretiens, Actes Sud 2014
« Les Européens et les « Arabes », que les premiers ne vouvoyaient jamais, n’avaient pas l’habitude de rire ensemble. Sauf, peut-être, dans l’obscurité des salles de cinéma en regardant Fernandel, Laurel et Hardy ou Charlot ».
Abdelkader Djemaï, Une ville en temps de guerre, Seuil 2013
« Cette Afrique de l’autre bord, il aurait bien lui dire en face ce qu’il pensait d’elle. Ils se prenaient pour qui, ces Diaspo avec leur parler cheucheucheucheu et leurs anecdotes à la gomme ? L’autre jour dans l’émission, il y avait un rappeur-là, il était trop grave. Il parlait de sa mère, comme quoi sa vieille avait dû galérer pour l’élever, et qu’au lieu de lui crier après, elle le prenait dans ses bras tous les soirs pour lui raconter une histoire. Elle lui avait transmis « tous les trésors d’Afrique », c’est ce qu’il voulait nous faire croire, l’autre. La « sagesse » africaine, les « valeurs » africaines, bref, il disait que tout cela lui manquait et qu’il ne ratait jamais une occasion pour partir au pays se ressourcer. Ressourcer quoi ? Se ressourcer mon œil ! Biram poursuivait : « D’ailleurs, c’est bien simple. Si un jour j’arrive à faire ma vie en Europe, je ne veux même pas entendre parler de diaspora. Même si on me prend pour un malade mental, un fascite, un intégriste, un campagnard, c’est leur problème. Diaspo, c’est du toc de Chinois. Tu es africain ou tu n’es pas africain, il n’y a pas de milieu, point trait. »
Fabienne Kanor, Faire l’aventure, JC Lattès, 2014