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La citation du jour

« Je prends le parti de l’innocence, justement, humblement, je prends le parti de ne rien comprendre, de ne rien savoir, et qui est souvent la seule force de l’enfance, qui est souvent la seule ressource nous menant à l’innocence, la seule voie éthique. (…) Savoir d’instinct, savoir sans le comprendre que la seule force, la seule valeur, la seule dignité, c’est de ne pas comprendre si comprendre nous fait renoncer à l’amour de l’autre. Voilà ce qui fonde, voilà ce qui fait la légitimité d’une existence. »
Frédéric Boyer, Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? P.O.L 2015


« L’esprit d’enfance n’est pas l’infantilisme de la pensée ou de la sensibilité. Tout au contraire, on ne saurait le séparer de la vertu de lucidité virile. Il est le caractère fondamental d’un type supérieur d’humanité, de la forme achevée de l’homme digne de ce nom. (…) Il n’est pas un résidu mémorial, mais un mode d’être qu’il importe de conquérir, vers lequel il faut tendre par un effort véritablement héroïque.
Le premier don de l’homme-enfant est le sens aigu de l’essentiel. La vie, et même celle que l’on qualifie d’extérieure, il l’éprouve comme un courant spirituel et charnel qui passe en lui. (…) l’homme-enfant  ne perd pas la conscience  de sa participation au chœur. »
Jean Amrouche, Chants Berbères de Kabylie, 1938

Commentaires

  • Le pédagogue :


    Assis sur un canapé, je suis l’envol de mes pensées.
    « L’Île d’Yeu ».
    Ce lieu qui venait de retentir et que je ne connais que de nom, évoque pour moi le défunt Driss Chraïbi, qui s’y était installé autrefois, avant l’invasion touristique.
    Exilé du Maroc, il cherchait aussi à s’exiler d’une certaine France.
    Écrivain d’origine d’Afrique, il est arrivé en France en 1945 pour suivre des études universitaires.
    Dans un de ses écrits, « Succession ouverte », il parle d’un père dans un moment difficile qui dit ne rien avoir à transmettre à ces deux enfants et ajoute que tout ce qu’il peut faire, c’est s’asseoir entre eux sur le canapé.
    Il a beaucoup écrit pour dire sa préoccupation de retrouver le pays de l’enfance.
    Flots de pensées.
    Averses d’images.
    Afflux de sensations.
    Des feuilles descendent des arbres et étreignent le sol.
    Étalage de couleurs.
    Une frêle toile d’araignée.
    Une abeille poursuit son exploration.
    Deux lapins regardent au loin.
    Un couple d’oiseaux.
    Murmures sous les pieds, de parures d’arbres défeuillés.
    Nuages changeant de forme.
    Instants de pluie fine.
    Caresses de vent.
    Coulée de sérénité.
    Ruissellement de paix.
    Reconnaissance.
    Les enfants qui jouent sèment des couleurs de joie.

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