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La citation du jour - Page 12

  • La citation du jour

    « Contrairement à ce que je pensais, Dounia n’a pas commandé une salade de chèvre chaud, mais un steak tartare. Manger un steak tartare, voilà de l’intégration où je ne m’y connais pas. Parce qu’apprendre la langue, respecter les institutions de l’Etat, épouser la culture du pays en chérissant ses grands auteurs, marcher pour la gloire de la nation, tout ça ce n’est rien comparé à l’engloutissement de viande hachée crue qu’on écrabouille avec un jaune d’œuf et des condiments. »

    Faïza Guène, Un homme, ça ne pleure pas, Fayard 2014

  • La citation du jour

    « Après tout, elle se sent autant Parisienne que Constantinopolitaine, et serait à même de revendiquer une citoyenneté d’un type particulier combinant géographie et rêverie. Aucune ligne de démarcation n’est tracée en elle. »

    Martin Melkonian Arménienne, Maurice Nadeau, 2012

  • La citation du jour

    « La diversité culturelle, quelques bigarrée et attrayante qu’elle soit, ne peut être reconnue que par une conscience réflexive, dédoublée et médiatisée. Ici entre en ligne de compte notre identité moderne. Parce que c’est celle-ci et elle seule qui est dotée de la faculté critique, qui, grâce à sa mémoire récapitulative, peut mettre en valeur paradoxalement les niveaux archaïques et historiquement décalé des autres cultures, leur offrir un espace d’existence, favoriser leurs multiples articulations, relier, en d’autres termes, des mondes qui vivent à des âges différents. Sans l’apport de la conscience réflexive et critique de notre identité moderne, les autres cultures – j’entends celles qui incarnent une vision traditionnelle du monde – resteraient bloquées à un certain stade de développement, en dehors de l’évolution historique, elles resteraient en deçà des clivages qui ont fait éclater leur monde clos et prégaliléen ».

     

    Daryush Shayegan, 
La conscience métisse
, Albin Michel, 2012

  • La citation du jour

    « Billevesées. Si le métissage emprunte la bonne route, la notion dépérira. Dans quelques décennies, peut-être avant un siècle, il n’y aura plus de métis, mais des Français, des Congolais, des Sénégalais,  des Américains, blancs, noirs, bruns… Les « pur-sang » n’oseront plus se vanter de ce qui deviendra une tare. Peut-être le processus sera-t-il plus long en Asie. »

    Henri Lopes, Une enfant de Poto-Poto, Gallimard, Continents noirs, 2012

  • La citation du jour

    « Au fond de moi-même, je me dis : quinze ans que je suis en France et c’est ça le résultat. Je ne suis qu’un émigré esthétique, incompris du petit peuple blanc dégénéré »

    Frédéric Ciriez, Mélo, Verticales 2013

  • La citation du jour

    « Je me sens content, et accompli, que dans une certaine lumière. Ce qui me poursuit et me dessèche, c’est l’époque. C’est elle qui m’empêche d’avoir la conscience tranquille et d’aller jusqu’au bout de ma force. Mais il faudra bien régler cette question. Parce qu’après tout, il y a la lumière, la passion, la sainteté, les chats, l’amitié, toute chose qui ne sont pas dans l’histoire et qui sont aussi vraies que le reste. »  (Albert Camus)

    Albert Camus - Louis Guilloux,  Correspondance 1945–1959. Edition établie, présentée et annotée par Agnès Spiquel-Courdille, Gallimard 2013

  • La citation du jour

    « D’accord, les immigrés ne mangeaient pas le pain des Français, d’accord, ils contribuaient au développement de l’économie, mais fallait-il justifier leur présence uniquement en termes économiques, surtout quand ils résidaient dans ce pays depuis plusieurs dizaines d’années ? Ne représentaient-ils rien d’autre qu’une force de travail ? »

     Bouzid, La Marche. Les carnets d’une « marcheur », Sindbad 1984. Sindbad/Actes-Sud 2013

  • La citation du jour

    « Dans toutes les langues, en tout cas dans celles que je connais, avoir des couilles, c’est avoir du courage, alors que c’est l’organe le plus fragile qui soit. Un coup de pied dedans, et il n’y a plus personne. »

    Chahdortt Djavann, La Dernière séance, Fayard, 2013

  • La citation du jour

    « Le jour où je lui ai appris que j’avais rencontré quelqu’un que j’aimais et qui m’aimait, j’avais vingt-deux ans. Un sourire a tremblé sur ses lèvres. Elle m’a demandé en tordant son petit mouchoir brodé entre ses doigts, C’est vrai ce qu’on dit… ? qu’on a le cœur qui bat plus fort… ? »

    Samira Sedira, L’Odeur des planches, La brune au rouergue 2013

  • La citation du jour

    « Mes deux trimestres avaient été satisfaisants. Le professeur de sciences naturelles m’avait témoigné sa sympathie. Mon retard n’était pas seulement dû à ma nonchalance rêveuse, mais aussi à l’inadaptation de l’institution qui n’avait pas prévu que ses pensionnaires puissent fréquenter les bancs du lycée. Les carrières que nous préparions dans ces murs débouchaient si souvent sur la prison que le fait de ne pas avoir envisagé de telles hypothèses était excusable. Malgré tout j’avais réussi, non pas à briller, mais à attirer une certaine compassion qui m’a servi de passe-muraille. »

    Said Mohamed, Un enfant de cœur, Eddif-L’Arganier 1997