« Contrairement à ce que je pensais, Dounia n’a pas commandé une salade de chèvre chaud, mais un steak tartare. Manger un steak tartare, voilà de l’intégration où je ne m’y connais pas. Parce qu’apprendre la langue, respecter les institutions de l’Etat, épouser la culture du pays en chérissant ses grands auteurs, marcher pour la gloire de la nation, tout ça ce n’est rien comparé à l’engloutissement de viande hachée crue qu’on écrabouille avec un jaune d’œuf et des condiments. »
Faïza Guène, Un homme, ça ne pleure pas, Fayard 2014