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La citation du jour - Page 3

  • La citation du jour

    « Il s’était amusé à reconstituer un planisphère avec Tahiti pour centre. Un environnement qui n’avait rien à voir avec celui des documents officiels où la métropole occupait cette place-là. Tout autour, pas de pays en dur mais un monde d’eau parsemé d’îles. Aux horizons des océans, les continents ou terres les plus proches étaient représentés par le Chili, à huit mille kilomètres, ou la côte californienne, au nord-est, à six mille quatre cents kilomètres. De quoi façonner un imaginaire différent de celui des farani*. »

    Jean-Luc Marty, La mer à courir, Julliard 2014

     

    * Nom donné à Tahiti aux Français de la métropole

  • La citation du jour

    « Ossiri lui révéla combien il était riche du simple fait d’avoir voyagé. « Kassoum, jusque parce que tu es là, tu es un homme meilleur. Meilleur que les gens du Colosse parce qu’ils ne connaîtront jamais Paris. Meilleur que les gens de Paris parce qu’ils ne connaîtront jamais le Colosse ».

     

    Gauz, Debout-payé, Le Nouvel Attila, 2014

  • La citation du jour

    « Mais chez la plupart des humains, le ghetto, riche ou pauvre, rétrécit l’horizon, il fabrique des barreaux dans la tête. Tout se passait comme si en prenant l’habitude de sortir de la MECI, ils avaient peur de s’habituer à de trop bonnes choses normales, des choses simples comme un hall d’immeuble propre, des toilettes nettoyées, une chasse d’au qui marches, des escaliers réguliers, des murs immaculés, des souris et des cafards absents, des poubelles vidées… « Le pire dans la misère, c’est de s’accoutumer au manque. »* Kassoum connaissait bien ce syndrome du ghetto. Il l’avait largement expérimenté au Colosse. Il n’allait pas recommencer à Paris. Il voyait Ossiri sortir tous les matins pour ne rentrer que tard le soir. Il décida de le suivre. »

    • Michel Alex Kipré, Sang pansé, L’Harmattant-FratMat.

     

    Gauz, Debout-payé, Le Nouvel Attila, 2014

  • La citation du jour

    « DIALOGUE

    -       Avec votre costume noir, vous ressemblez à Samuel L. Jackson dans  Jackie Brown. (Un homme s’adressant au vigile dans un grand sourire satisfait de lui.)

    -       Vous voulez plutôt parler de Pulp fiction. (Le vigile.)

    -       Hein ?

    -       Pulp fiction

    -       Non, Jackie Brown, le film où il y a la jolie nana black là.

    -       Samuel L. Jackson ne portait pas de costume noir dans ce film-là, monsieur. Il avait une veste ringarde vert fluo et portait toujours une casquette Kangol à l’envers. Mais par contre dans  Pulp fiction…

    -       Ah bon ? Vous connaissez le cinéma, vous ?

    L’homme, dubitatif, continue son chemin dans une allée. »

     

    Gauz, Debout-payé, Le Nouvel Attila, 2014

  • La citation du jour

    « Au début, la police crut que c’était un Noir, ensuite, après le premier lavage, un Arabe, mais après le deuxième bain tout devint clair – c’était un enfant rom. »

    Velibor Čolić, Ederlezi. Comédie pessimiste, Gallimard 2014

  • La citation du jour

    « Quand nous buvons, nous sommes ivres. Et une fois ivres, nous dormons. Quand nous sommes endormis, nous ne commettons pas de pêchés. Et si nous ne pêchons pas, nous allons au paradis. Voilà pourquoi je bois, pour aller au paradis. »

    Velibor Čolić, Ederlezi. Comédie pessimiste, Gallimard 2014

  • La citation du jour

    « Il y a trois preuves que Jésus était un Tzigane. La première : il a transformé l’eau en vin. La deuxième : il n’a jamais travaillé, il a juste trainé un peu partout. Et enfin la troisième : s’il a réussi à faire quelque chose, c’était toujours un miracle. »

     

    Velibor Čolić, Ederlezi. Comédie pessimiste, Gallimard 2014

  • La citation du jour

     « Nous ne parlons aucune langue,

    Nous ne sommes d’aucun pays,

    Notre terre c’est ce qui tangue

    Notre havre c’est le roulis. »

    Benjamin Fondane, Le mal des fantômes, Verdier 2006

  • La citation du jour

    « Finalement, nous sommes défaits et livrés à ces sauvages venus d’ailleurs. Savez-vous, ma chère H’jira, ce qu’est un barbare ? Celui qui ne reconnaît pas l’humanité de l’autre, celui qui fait preuve de cruauté. Qui est barbare ? Moi qui écrit des poèmes pour dire la beauté et la célébrer ? Ou les généraux français qui ont conquis notre territoire à coups de canon, tuent femmes, enfants et hommes, sans distinction, les enfument, les enterrent vivants, leur tirent dans le dos ? Qui est barbare ? »

     

    Yahia Belaskri, Les Fils du Jour, Vents d’ailleurs 2014

  • La citation du jour

    « (…) nous avons marché et marché et marché encore sur la fine limite entre exister et ne pas exister sur la fine limite du sensible nous avons marché gardé l’équilibre suspendus à un vide plus grand que nous et sans vertige et sans peur sans même imaginer la chute possible et le fracas de nos carcasses en bas tout en bas du devenir nous avons marché et marché et marché encore en équilibre sur cette fine limite entre le possible et l’impossible nous avons parcouru falaises après falaises toujours attentifs à ce monde qui sous nos enjambées dépérit désespère abandonne nous avons marché toujours car nous ne savons rien faire d’autre et seulement un pas et un pas et un pas  et la pierre toujours la pierre qui meurtrit la plante de nos pieds désagrège le reste de cuir de nos chaussures nous avons marché comme seuls les bons à rien savent le faire nous avons marché un pas et un pas et un pas encore nous nous sommes usés jusqu’à la corde et jusqu’au tendon mais sans réticences sans jamais jamais  jamais regarder en arrière ni émettre le souhait d’être ailleurs d’être demain d’être hier nous avons marché simplement là simplement engourdis courbatus et sales aussi nous avons marché et marché et marché à pierre fendre dans les jours creux les promesses d’un main qui n’en finit pas et la curieuse quotidienneté de la pluie sur nos visages travaillés par les ans nous avons marché et il a fait froid très souvent (…) »

     

    Yannick Torlini, Nous avons marché, Al Dante 2014