« Ose-t-on, quand on a fait l’effort de traduire sa pensée dans les mots de l’autre, le condamner à l’exil ? Et l’envoyer à la mort. »
Jean-Pierre Orban, Vera, Mercure de France, 2014
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« Ose-t-on, quand on a fait l’effort de traduire sa pensée dans les mots de l’autre, le condamner à l’exil ? Et l’envoyer à la mort. »
Jean-Pierre Orban, Vera, Mercure de France, 2014
« L’espace de l’entre-deux langues reste hospitalier »
Abdelwahab Meddeb dans La langue française vue d’ailleurs. 100 entretiens réalisés par Patrice Martin et Christophe Drevet, Emina Soleil / Tarik éditions ( Casablanca 2001
« Le crime compromet pour toujours l’amour et la possibilité d’aimer. J’ai tué et, depuis, la vie n’est plus sacrée à mes yeux »
Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, Actes Sud 2014
« Quant à moi, je n’aime pas ce qui s’élève vers le ciel, mais seulement ce qui partage la gravité. J’ose te le dire, j’ai en horreur les religions. Toutes ! Car elles faussent le poids du monde. »
Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, Actes Sud 2014
« En étant journaliste, j’ai compris que la réalité à laquelle nous nous confrontons n’a ni valeur ni poids. C’est l’imaginaire qui commande nos actions, ou plutôt nos réactions. Nous sommes de plus en plus incertains, apeurés, vulnérables, irrationnels. Il faut qu’on m’explique, par exemple, pourquoi la majorité des Italiens considère que les immigrés sont la première cause d’insécurité, mais confient les personnes qui leur sont les plus chères, enfants et personnes âgées, et les clefs de leur maison aux dames de compagnie et aux bonnes étrangères. Qu’est ce qu’on peut faire ? Devons-nous nous contenter d’une réalité factice, fuyante, dépourvue d’éléments concrets, mais pleines de délires et de préjugés ? »
Amara Lakhous, Querelle autour d’un petit cochon italianissime à San Salvario, Actes Sud 2014
« Oui, tout disparaîtra. Ou plutôt : par son acte – l’acte de la désaffiliation – elle fera tout disparaître et le monde tel qu’ils le connaissent, jamais plus ne sera pareil. Le sang qui coule dans les veines des pères et des fils, le sang de la vengeance, le sang de la guerre, soudain, perdra toute valeur. Et ils auront beau, ce sang, vouloir le faire couler, couler et couler encore, un jour viendra où il ne coulera plus. Car, après l’acte de la jeune femme – cet acte de la rupture -, c’en sera fini de la famille, de son honneur et de sa violence. »
Kaoutar Harchi, A l’origine notre père obscur, Actes Sud 2014
« L’impression née de ce premier voyage ne m’a jamais quittée : par la suite, je me suis toujours demandé si mon père, enfant réfugié, parent pauvre, étudiant étranger, travailleur expatrié, touriste en son propre pays, s’était jamais senti à sa place quelque part. »
Minh Tran Huy, Voyageur malgré lui, Flammarion 2014
« Je me suis souviens que quand vous êtes nées, toi et ta sœur, je me suis juré de vous donner tout ce à quoi je n’avais pas eu droit. Une vie douce, paisible, confortable, que nul fantôme, nul remords, ne viendrait hanter ; une existence sans ombres ni tourments, pareille à une page vierge. Vous n’auriez rien à faire d’autre que d’écrire votre histoire, sans devoir souffrir d’aucun poids, d’aucune entrave. Mes chaines n’étaient ni ne seraient jamais les vôtres. »
Minh Tran Huy, Voyageur malgré lui, Flammarion 2014
« Presque malgré nous, nous commencions de nous établir en ces lieux où nous n’avions pensé que passer. Nous commencions de construire une existence, et même de la prolonger : ta sœur a vu le jour peu après l’arrivée de ta grand-mère chez nous et trois ans après, tu es née. »
Minh Tran Huy, Voyageur malgré lui, Flammarion, 2014
« J’appelle exil l’ouverture à l’Autre, le besoin de se renouveler et de se remettre en question. Les certitudes sont autant de prisons. »
Driss Chraïbi, Le Monde à côté, Denoël 2001