« Mais chez la plupart des humains, le ghetto, riche ou pauvre, rétrécit l’horizon, il fabrique des barreaux dans la tête. Tout se passait comme si en prenant l’habitude de sortir de la MECI, ils avaient peur de s’habituer à de trop bonnes choses normales, des choses simples comme un hall d’immeuble propre, des toilettes nettoyées, une chasse d’au qui marches, des escaliers réguliers, des murs immaculés, des souris et des cafards absents, des poubelles vidées… « Le pire dans la misère, c’est de s’accoutumer au manque. »* Kassoum connaissait bien ce syndrome du ghetto. Il l’avait largement expérimenté au Colosse. Il n’allait pas recommencer à Paris. Il voyait Ossiri sortir tous les matins pour ne rentrer que tard le soir. Il décida de le suivre. »
- Michel Alex Kipré, Sang pansé, L’Harmattant-FratMat.
Gauz, Debout-payé, Le Nouvel Attila, 2014