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  • Prix de la Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration

    Petite information pour le premier week-end de février. Outre le Maghreb des livres, consacré cette année à la Tunisie (le hasard fait bien les choses) et qui revient à la Mairie de Paris, dans le cadre du Prix de la Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration, qui récompense un roman ou un recueil de nouvelles ayant pour thème l'exil, Le Café littéraire de la Cité a décidé d'inviter les écrivains en lice pour ledit prix, histoire de les entendre et de discuter avec eux.

    Les rencontres se déroulent à la

    Médiathèque de la CNHI de 17 h à 18 h 45.

    L'entrée y est libre dans la limite des places disponibles (cela ve de soi)

     

    Ce samedi 5 février à 17 heures, sont invités :

    Fatou Diome pour Celles qui attendent (Flammarion)

    Salim Bachi pour Amours et aventures de Sindbad le marin (Gallimard)

    Brigitte Paulino-Neto pour Dès que tu meurs, appelle-moi (Verticales)

     

    Pour info: Le Prix sera remis le jeudi 26 MAI À 19h30

    Ayant pour thème l’exil, «qu’il soit volontaire ou imposé, intime, économique ou politique», le prix de la Porte Dorée lancé en 2010 par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration est doté de 4000 euros et récompense un récit écrit en français.

    Il a été attribué pour la première fois le 12 juin 2010 à Alice Zeniteralice_zniter.JPG pour son roman Jusque dans nos bras (Albin Michel) par un jury composé de Mohamed Kacimi, écrivain, Mehdi Charef, écrivain et cinéaste, Arlette Farge, historienne, Mehdi Lallaoui, cinéaste, Florence Lorrain, libraire, Alain Mabanckou, écrivain, Valérie Marin La Meslée, critique littéraire au Point et au Magazine Littéraire, Léonora Miano, écrivain, Jacques Toubon, président du conseil d’orientation de la Cité et Henriette Walter, linguiste.

  • Les Bains de Kiraly

    Jean Mattern

    Les Bains de Kiraly

     

    photo_J._MATTERN_Catherine_Helie2-2.jpgMémoire et quête des origines sont censées constituer le fil conducteur de ce premier roman, court mais dense, écrit avec élégance et sensibilité par Jean Mattern, par ailleurs directeur de collection chez Gallimard. Mémoire et quête des origines mais aussi et peut-être surtout, les ravages que le silence, les non-dits, les trous de mémoire infligent à une vie. A l’identité qui, pour être un devenir, a aussi besoin de s’accrocher à quelques certitudes.

    De certitudes, Gabriel, le narrateur n’en a aucune. Il ne sait rien des origines judéo-hongroises de sa famille. Et la mort accidentelle de sa sœur a laissé chez l’enfant un vide nourri d’absence et de culpabilité. Le silence de ses parents, ces « blancs », toujours là, enfermeront Gabriel lui-même dans un silence maladif, lesté pour tout héritage paternel de la parole de Job : « Dieu a donné, Dieu a repris ». Un peu court pour faire le deuil de sa sœur, un peu court pour vivre, un peu court pour « être un père pour notre enfant ». Car Gabriel, après s’être réfugié derrière les mots et les langues des autres - comme traducteur -, a cru que la sémillante Laura le convertirait au bonheur. « Et jusqu’à l’annonce de sa grossesse, elle avait presque réussi sa mission. » L’arrivée de cet enfant provoque chez Gabriel un sentiment où la panique se mêle à l’absurdité et au réveil des peurs enfouies. Il s’enfuit, abandonnant épouse, enfant, et l’ami Léo.

    Difficile de saisir les ressorts qui poussent Gabriel vers de lointaines et incertaines origines. De deux choses l’une, où ici le livre ne convainc pas ou alors, cette faiblesse indique justement que le véritable propos de l’auteur est ailleurs. « On ne devient pas juif par trois certificats de baptême » dit Gabriel lui-même. Il semble plus instructif alors de déplacer la question : peut-on se remettre d’un défaut de mémoire, d’un traumatisme laissé à vif faute d’attentions, et passer à autre chose, c’est-à-dire rester disponible à la vie ? A soi ? Jean Mattern répond ici par la négative. Faute de savoir que faire de ces « ombres » surgies du passé familial, faute de « comprendre », Gabriel est condamné à l’errance.

     

    Edition Sabine Wespieser 2008, 133 pages, 17€