Yasmina Khadra
La part du mort
La part du mort de Yasmina Khadra, offre au lecteur le plaisir de retrouver le commissaire Llob et ses embardées de flic intuitif, droit, intègre et taquin, à l'occasion, avec la muse littéraire. Le récit s'ouvre dans un Alger calme et un quotidien ennuyeux, sans aucune enquête à se mettre sous la main. Il y a bien cette recommandation expresse du professeur Allouche de surveiller un ancien détenu libéré par grâce présidentielle mais l'homme dont on ignore l'identité, appelé SNP (sans nom patronymique), et présenté par le professeur comme un dangereux serial killer, ne semble pas faire de vagues. Le central bruisse davantage des frasques du lieutenant Lino qui, amouraché d'une plantureuse donzelle, plane et flambe dans des sphères que son rang et son salaire ne lui permettaient même pas d'imaginer. Tout à son incroyable et récente idylle, Lino ne s'aperçoit pas que la belle Nedjma est en fait la petite amie d'un cacique du régime, Haj Thobane, et que le mastodonte entend mettre un terme à cette plaisanterie, sentimentale... en apparence. En Algérie, mieux vaut ne pas réveiller les mammifères ventripotents. Ils ont vite fait de vous écraser, c'est ce que Haj Thobane fait comprendre à Llob et à son directeur. Rien de bien méchant en fait si ce n'est que les choses s'accélèrent : Haj Thobane, manitou parmi les manitous, ci-devant héros de la guerre d'indépendance et toujours révolutionnaire d'avant-garde, est victime d'une tentative d'assassinat. Lino est soupçonné. Llob va devoir sortir son lieutenant du guêpier dans lequel il s'est fourré. De son côté, SNP est tué. On retrouve son cadavre avec l'arme de service du lieutenant Lino. La même arme qui a servi à agresser Haj Thobane et qui a tué son chauffeur. Quel est le lien entre SNP, Lino et Haj Thobane ? Pour démêler les fils d'une histoire compliquée, Llob, aidé en cela par Soria Karadach, une historienne de renom, présentée au commissaire par l'incontournable Allouche, va devoir remonter le temps et se projeter au lendemain même de l'indépendance du pays, à Sidi Ba, là où Haj Thobane a bâti sa légende.
C'est à Sidi Ba que, dans la nuit du 13 au 14 août 1962, quatre familles ont été massacrées. Parmi elles, les Talbi qui, à la différence des trois autres, n'avaient pas de fortune à convoiter ni de passé trouble à expier. Alors pourquoi, en août 1962, liquider les Talbi ? Et qu'est devenu l'enfant, le dernier de la famille Talbi, qui, cette nuit là, réussi à fuir ? Ne serait-ce pas ce trouble et inquiétant SNP ? Haj Thobane n'aurait-il pas alors été rattrapé par son passé ? Est-il simplement victime de la jalousie du lieutenant Lino ? Bien sûr, le policier et l'historienne lèveront le voile qui, depuis des décennies, recouvre la vérité. Une fois de plus dans cette littérature algérienne, le passé projettera sur le présent une lumière incandescente. Pour cette enquête, Llob va devoir se coltiner les hautes et secrètes sphères du régime algérien. Autant dire que les complots et les manipulations courent tout au long de ce récit riche en rebondissements. L'Algérie ressemble alors aux voies de la SNCF où un train peut en cacher un autre. Ici, un complot en cache souvent un autre et le commissaire Llob n'est pas au bout de ses peines. Ses découvertes ne s'arrêteront pas à l'élucidation des meurtres d'août 1962.
L'Algérie n'en a donc pas fini avec son passé comme avec ses dignitaires, autoproclamés gardiens du pays et de la sécurité des Algériens, incarnations de la légitimité révolutionnaire qui seuls prétendent détenir la vérité, distinguer le Bien du Mal et savoir ce qu'il faut pour les autres. Dans un entrelacs de réseaux d'influence et de pouvoir, de complots et de manipulations, le commissaire Llob finit par lâcher à l'un de ces membres d'on ne sait quel cabinet noir : "L'unique chance qui reste au pays est que vous partiez." Comme son aîné en littérature, Mouloud Feraoun qui refusait les idéologies productrices de boucs émissaires et de victimes expiatoires, Khadra, via son sympathique héros, enfonce le clou : "Je m'interdis de faire allégeance aux prophéties qui légitiment le meurtre." Voeux pieux ! Toutes ces manigances et autres manipulations de laboratoire se déroulent quelques jours seulement avant octobre 1988. Il y a parfois des réactions qui vous explosent en pleine figure, à moins que tout cela soit encore l'œuvre de quelques professeurs Mabuse... Dans La part du mort, Yasmina Khadra montre une particulière aisance à manier les dialogues, à varier les creux et les pleins, les moments de tensions et de calme, les phases de dépression et d'enthousiasme. Il y a là du rythme, et les rebondissements ne sentent jamais le procédé littéraire.
Julliard, 2004, 414 p., 21 €
Commentaires
Ce n'est pas sa première fois, la plagiat, notre grand écrivain
Il parait qu'il a reconnu avoir plagié un autre auteur arabe, en plus de Youcef Dris.
Sur plainte, on lui a fait retiré son roman le temps que son éditeur coupe les passages incriminés, avant de le remettre en vente;
Sur le blog de Karim Sarroub, un certain Jonathan Klein lui aurait écrit pour lui dévoiler un plagiat connu seulement aux Etats Unis :
Le 10 avril 2010
Reçu d’un certain Jonathan Klein ce message :
“bonjour Karim Sarroub
Yasmina Khadra avait déjà reconnu un plagiat.
Son livre a été retiré de la vente pour le retrait des parties plagiées, qu’il a reconnu, avant d’être remis à la vente, suite à la plainte de l’écrivain AL-TAHER WATTAR.
Yasmina Khadra a plagié des passages du livre Al-Laz (1974), de l’écrivain AL-TAHER WATTAR.
C’est ici, en anglais :
Khadra also published several early novels under his real name. Two, Houria and Amen! (both 1984) were published in Algeria. He published three more novels under his real name, one in France— De l’autre coté de la ville (1988; The other side of the city)—and two in Algeria: La fille du pont (1985; The girl on the bridge) and Le privilège du phénix (1989; The privilege of the phoenix), Written during his youth, at age twenty, Le privilège du phénix was blocked because of the presence of a character in the novel named Llaz. He was accused of plagiarism and the novel was withdrawn. It was many years later and only after he made changes that this novel was finally published. Though Khadra refrained from mentioning the name of the writer who accused him of plagiarism, it was in all probability AL-TAHER WATTAR , author of the novel Al-Laz (1974). According to its author, Le privilège du phénix is a modest novel, “managed in an acceptable manner and partially complete
d” (Ghellal, 2004, p. 310).
http://encyclopedia.jrank.org/articles/pages/5769/Khadra-Yasmina-Muhammad-Moulessehoul-1955.html “
Abdelkader Ghellal l'universitaire, l'écrivain et le critique,, le grand spécialiste de KHADRA
a toujours dit que ceux qui traitent Yasmina KHADRA de plagiaire, sont des gens qui n'ont rien compris à l'écriture : Khadra est un créateur, un " bon" écrivain , n'en déplaise aux autres ; Si vous détestez Khadra, je vous conseille d'abord de bien lire ses romans ensuite de demander conseils aux spécialistes notamment GHELLAL , MILIANI Hadj, Aicha Kassoul , Fewzia Sari, Bonn Charles et j'en passe.
A bon entendeur salut
Khadra tu es dans la cours des grands
pauvre idiot des serviecs algériens ...................tes roman c'est de la merde , manipulé par l'algérie et les services français. lache
@ Jean Pascal Gotard,
en attendant, les preuves de plagiats ne manquent pas, que vous le vouliez ou pas.
La liste des similitudes énumérés par un psy à paris, l'inscription de plagiat sur le site d'une encyclopédie en ligne, bref. Il ne vous manque plus que Khadra le reconnaisse lui-même.
Et encore...