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Métisse façon

Sarah Bouyain
Métisse façon


bouyain.gifSarah Bouyain est une jeune cinéaste de mère française et de père burkinabé âgée de trente-quatre ans à la sortie de ce premier livre. Ici, les nouvelles et les destins se croisent et se mêlent au point d’offrir, in fine, un texte qui forme un tout cohérent et entièrement consacré aux métissages. Celui de l’auteur, résultat, comme tant d’autres, des modernes migrations internationales mais aussi et surtout celui, autrement violent et traumatisant, de ces orphelins d’Afrique, “nés de la force”, de “père inconnu”, parce que fruits des fantasmes libidineux ou de l’assouvissement des pulsions sexuelles d’une certaine gent coloniale et masculine en poste sur le continent noir.
L’Afrique de papa avait du bon ! Surtout quand, une fois sa petite affaire satisfaite, papa se volatilisait laissant derrière lui femme éplorée et enfants orphelins. Avec Les enfants qui rêvaient de traverser la mer (Seuil, 1999), l’écrivain Duyên Anh montrait comment les enfants amérasiens, “produits des amourettes” de la soldatesque américaine étaient, eux, relégués dans les décharges du Vietnam communiste. Indésirables pour les uns comme pour les autres, à l’image de Jeanne, d’Absatou ou d’Esther Boly, les personnages de Sarah Bouyain. Modernité et massification obligent : il existe aujourd’hui mille et une façons d’entrer dans l’univers du métissage. Mais, que ce soit volontairement (Rachel), de manière revendiquée (Sabine), contrainte (Bintoue Traoré) ou les conséquences de l’immigration (la petite Salimata), cette “métisse façon” bute sur des mentalités rigides, des identités frileuses ou “l’arrogance des moches”. Du moins chez Sarah Bouyain.

Edition La Chambre d’échos, 2003, 140 pages, 15 €


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