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Identité 4

Identité 4


Pour terminer ce florilège sur le thème de l'identité, pour respirer un bon bol d'air frais et saluer un vieil ethnologue!

 

 


« les courants de transformations qui traversent notre planète sont plus forts que les résistances identitaires »

Daryush Shayegan

« Si on bloquait les courants - les frontières sont faites pour cela -, le monde serait trempé et pourri dans des eaux mortes »

Ying Chen

 

 

 

« Je ne crois pas aux vertus du nomadisme systématique, de l’accumulation illimitée des emprunts culturels. Pour être à l’aise dans une culture, de nombreuses années d’apprentissage sont nécessaires ; la durée limitée de la vie humaine nous empêche d’aller au-delà de deux ou trois expériences semblables. » Tzvetan Todorov


« Mes premiers écrits, je les ai consacrés à mon incapacité à savoir qui j’étais (…). Je ne trouvais pas ma place sur le nuancier des identités américaines : je ne me sentais ni blanc, ni black, ni hispanique, ni asiatique. Sur le papier, j’étais « africain-américain », mais toutes mes tentatives d’agir comme les membres de cette communauté ont échoué. Alors, vers quinze ans, j’ai laissé tomber : « Américain solitaire », ça me convenait. » Dinaw Mengestu

« On mélange tous la mémoire et l’imagination. Pas seulement notre mémoire, d’ailleurs, mais celle de la génération qui nous a précédés. Même si leur histoire n’est pas la nôtre, on a fini par l’absorber. L’important, c’est de ne pas se sentir « obligé » par elle (…) » Dinaw Mengestu

« L’homme dépaysé, arraché à son cadre, à son milieu, à son pays, souffre dans un premier temps : il est plus agréable de vivre parmi les siens. Il peut cependant tirer profit de son expérience. Il apprend à ne plus confondre le réel avec l’idéal, ni la culture avec la nature : ce n’est pas parce que ces individus-ci se conduisent différemment de nous qu’ils cessent d’être humains. Parfois, ils s’enferment dans un ressentiment, né du mépris ou de l’hostilité de ses hôtes. Mais, s’il parvient à le surmonter, il découvre la curiosité et apprend la tolérance. Sa présence parmi les « autochtones » exerce à son tour un effet dépaysant : en troublant leurs habitudes, en déconcertant par son comportement et ses jugements, il peut aider certains d’entre eux à s’engager dans cette même voie de détachement par rapport à ce qui va de soi, voie d’interrogation et d’étonnement. » Tzvetan Todorov


Aimé Césaire « n’a pas recours à des rebellions bornées, des crocs identitaires aveugles, des légitimités assassines, close dans un infernal jeu de miroir meurtrier entre le dominant et le dominé, mais (…) il déploie au contraire l’hymne guerrier du « plus ouvert contre le plus étroit » (…) » Patrick Chamoiseau

« Mettre ces représentations en perspective dans le temps et dans l’espace conduit à comprendre combien la plupart de nos évidences en matière d’identité sont étranges et improbables pour qui se décide à les considérer d’ailleurs, et souvent de plus loin. » Marcel Detienne

 

« Le métissage ce n’est pas une fusion, l’addition d’un et d’un, la rencontre de deux identités dans l’illusion de leurs puretés originelles, encore moins un croisement d’espèces et de genres où la biologie aura sa part. Non, le métissage, c’est une politique. Et, plus précisément, une politique de résistance » Edwy Plenel


 

« Ceux qui se sont élevés contre la mise en avant d’une « identité nationale » sont souvent les défenseurs d’identités plus englobantes encore, apportant la preuve qu’il reste encore à ébaucher une pensée de l’identité, de l’appartenance et de la mémoire, qui se dessinerait dans la forme poétique de l’archipel et non dans la forme politique de l’assignation à résidence »  Natacha Polony (Marianne du 12 au 17 juillet)



"J'ai connu une époque où l'identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent. […] L'Eurorégion crée entre les pays de nouvelles relations qui débordent les frontières et contrebalancent les anciennes rivalités par les liens concrets qui prévalent à l'échelle locale sur les plans économique et culturel". Claude Levi-Strauss


Quand les hommes de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance ont redécouvert l'antiquité gréco-romaine et quand les jésuites ont fait du grec et du latin la base de leur enseignement, ne pratiquaient-ils pas une première forme d'ethnologie ? On reconnaissait qu'aucune civilisation ne peut se penser elle-même si elle ne dispose pas de quelques autres pour servir de terme de comparaison. La Renaissance trouva dans la littérature ancienne le moyen de mettre sa propre culture en perspective, en confrontant les conceptions contemporaines à celles d'autres temps et d'autres lieux. Claude Levi-Strauss

 

 

"(...) on sait déjà qu'aucune fraction de l'humanité ne peut aspirer à se comprendre, sinon par référence à toutes les autres."

Claude Levi-Strauss

 

 


"Sans doute cette uniformisation [des méthodes, des techniques et des valeurs de l'Occident] ne sera jamais totale. D'autres différences se feront progressivement jour, offrant une nouvelle matière à la recherche ethnologique. Mais, dans une humanité devenue solidaire, ces différences seront d'une autre nature : non plus externes à la civilisation occidentale, mais internes aux formes métissées de celle-ci étendues à toute la terre." Claude Levi-Strauss

 

Mais si l'homme possède d'abord des droits au titre d'être vivant, il en résulte que ces droits, reconnus à l'humanité en tant qu'espèce, rencontrent leurs limites naturelles dans les droits des autres espèces. Les droits de l'humanité cessent au moment où leur exercice met en péril

l'existence d'autres espèces.

Claude Levi-Strauss

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