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  • La citation du jour

    « Je me sens content, et accompli, que dans une certaine lumière. Ce qui me poursuit et me dessèche, c’est l’époque. C’est elle qui m’empêche d’avoir la conscience tranquille et d’aller jusqu’au bout de ma force. Mais il faudra bien régler cette question. Parce qu’après tout, il y a la lumière, la passion, la sainteté, les chats, l’amitié, toute chose qui ne sont pas dans l’histoire et qui sont aussi vraies que le reste. »  (Albert Camus)

    Albert Camus - Louis Guilloux,  Correspondance 1945–1959. Edition établie, présentée et annotée par Agnès Spiquel-Courdille, Gallimard 2013

  • La citation du jour

    « D’accord, les immigrés ne mangeaient pas le pain des Français, d’accord, ils contribuaient au développement de l’économie, mais fallait-il justifier leur présence uniquement en termes économiques, surtout quand ils résidaient dans ce pays depuis plusieurs dizaines d’années ? Ne représentaient-ils rien d’autre qu’une force de travail ? »

     Bouzid, La Marche. Les carnets d’une « marcheur », Sindbad 1984. Sindbad/Actes-Sud 2013

  • L’Appel des origines. Harlem.

    Joël Callède (Scénariste), Gael Séjourné (Dessinateur)

    L’Appel des origines. Harlem.

    3134298274.jpgVoici le premier volet d’une BD signée Callède et Séjourné, les deux compères à qui l’on doit déjà Tatanka. Dans le Harlem des années 20, les Etats-Unis de la belle Anna ne sont pas encore ceux du président Obama. La jeune fille est une métisse (elle aussi). Une blanche pour les Noirs et une noire pour les Blancs. Rejetée par les uns et par les autres. Pas tous bien sûr. Mais cela ne facilite pas la résolution des questions existentielles. Ici, l’entrelacs des origines et le miroir des différences n’aident pas à trouver sa place et à déterminer qui l’on est. « Depuis que je suis née, on me traite de « mal blanchie », de « face de craie » ! Trop blanche pour mes frères noirs et trop noire pour vous » dit elle à un aréopage de producteurs bedonnants et blancs.

    Anna aide son oncle et sa tante au Benny’s Diner, le restaurant de la 135e rue où la petite famille sert des travers de porc sauce bayou au trois épices accompagnés d’une purée de patates douces comme nulle part ailleurs à Harlem. La jeune fille a toujours cru que son père était mort. Jusqu’au jour où Mama Jo, sa grand-mère lui apprend la vérité sur son passé. Anna est la fille de Rose et de Clarence Whitmore, le fils aîné d’un satrape du Mississippi qui continuait, sur ses plantations, à traiter ses ouvriers comme au temps pas si lointain de l’esclavage. Pour le père Whitmore, l’amour contre nature de son rejeton et d’une négresse était inimaginable. Fou de rage, il organisa une expédition punitive provoquant la mort de Rose et le départ du reste de la famille vers Harlem.

    C’est la lecture d’un article de journal qui apprend à Anna que son père est en vie et qu’il est installé comme guide et chasseur de fauves en Afrique. Elle décide alors de partir à sa recherche. Aidé par Simon, un anthropologue du Muséum d’Histoire Naturelle déjà enamouré, nos deux tourtereaux embarquent pour une double quête des origines, celle du père pour Anna et celle de l’humanité pour Simon.

    Cette première partie d’un triptyque a pour cadre le Harlem de la prohibition. Tandis que les Blancs s’encanaillent au Cotton Club qui vient d’ouvrir ses portes, les Noirs du cru se retrouvent au Blue Diamond. Le jazz, métis et ternaire, court de club en club. Les mélodies de Duke Ellington, la rythmique de Sony Greer ou le « Stormy Weather » d’Ethel Waters fusent des sous sols des speakeasies clandestins tandis que la pègre veille au grain.

    Un scénario documenté qui tient la route, porté par la puissance des dessins et le chatoiement des couleurs où le bleu nuit, celui du Harlem noctambule, domine. Ici tout est précis, expressif et suggestif. Prochain rendez-vous, l’Afrique lumineuse et le mystère des origines.

     

    Edition Vents d’Ouest 2011. 56 pages, 13,50€

  • Georges Brassens, La Visite

    La Visite

    Georges Brassens

     

    On n'était pas des Barbe-Bleue,
    Ni des pelés, ni des galeux,
    Porteurs de parasites.
    On n'était pas des spadassins,
    On venait du pays voisin,
    On venait en visite.

    On n'avait aucune intention
    De razzia, de déprédation,
    Aucun but illicite.
    On venait pas piller chez eux,
    On venait pas gober leurs œufs,
    On venait en visite.

    On poussait pas des cris d'Indiens,
    On avançait avec maintien
    Et d'un pas qui hésite.
    On braquait pas des revolvers,
    On arrivait les bras ouverts,
    On venait en visite.

    Mais ils sont rentrés dans leurs trous,
    Mais ils ont poussé les verrous
    Dans un accord tacite.
    Ils ont fermé les contrevents,
    Caché les femmes, les enfants,
    Refusé la visite.

    On venait pas les sermonner,
    Tenter de les endoctriner,
    Pas leur prendre leur site.
    On venait leur dire en passant,
    Un petit bonjour innocent,
    On venait en visite.

    On venait pour se présenter,
    On venait pour les fréquenter,
    Pour qu'ils nous plébiscitent,
    Dans l'espérance d'être admis
    Et naturalisés amis,
    On venait en visite.

    Par malchance, ils n'ont pas voulu
    De notre amitié superflue
    Que rien ne nécessite.
    Et l'on a refermé nos mains,
    Et l'on a rebroussé chemin,
    Suspendu la visite.

  • La citation du jour

    « Dans toutes les langues, en tout cas dans celles que je connais, avoir des couilles, c’est avoir du courage, alors que c’est l’organe le plus fragile qui soit. Un coup de pied dedans, et il n’y a plus personne. »

    Chahdortt Djavann, La Dernière séance, Fayard, 2013