« Il reste et restera toujours à essayer de percevoir l’intensité de la brûlure qu’inflige la blessure percée à vif par la parole raciste. Elle frappe au mitan du cœur, elle incise l’esprit, entame la confiance, consume l’estime de soi. Elle percute celle ou celui qui la reçoit en plein plexus, l’étourdit, le fait chanceler, un temps, ou longtemps, avant qu’il sache s’il tient encore debout où s’il s’ébranle dans un lent effondrement. Cette blessure est à chaque fois personnelle et nouvelle ».
Christiane Taubira, Paroles de liberté, Flammarion 2014