« Avant de les massacrer, nous donnons aux hommes dont il est devenu indispensable de se débarrasser des noms de bêtes – nous les métamorphosons en rats, en cloportes, en cafards, en chiens, en fourmis. Le joli nom de crouille, par lequel nous désignons les Arabes, n’est ce pas dans sa sonorité même, rappelant la grenouille, le margouillat, qu’on devine le talon qui se lève et écrase ? Écrabouiller le crouille, ce n’est pas tuer un être humain, c’est nettoyer le jardin de la terre d’un nuisible en ouille. Nuance… »
Antoine Audouard, L’ Arabe, L’Olivier, 2009