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Balcon sur le Méditerranée

Nedim Gürsel
Balcon sur le Méditerranée


images.jpgLe bleu illumine les treize nouvelles de ce recueil. Le bleu de la mer, le bleu des cieux et surtout le bleu des yeux des femmes, ces femmes présentes tout au long de ces récits comme si elles seules pouvait conjurer la noirceur des hommes et des temps. Toutes sans distinction : belle blonde au regard d’azur, “saintes femmes qui se livrent à la prostitution”, musulmane à Sarajevo et même Rosa Luxembourg dont le fantôme erre dans les rues de Berlin, à deux pas du Mur.
Planté au cœur de ces histoires il y a le rouge sang de la dictature militaire, des années de terreur et de torture, celui du coup d’Etat à Chypre ou de la guerre à Sarajevo ; le noir aussi, celui de l’exil et de l’errance.

Pourtant, toutes ces nouvelles sont traversées par une ligne de lumière et de vie : la passion de l’auteur pour les femmes. Même si, à travers ces passions, amours, rencontres d’un jour ou sans lendemain, l’écrivain revit parfois la violence des temps de la dictature (voir Balcon sur la Méditerranée, où comment une fellation en vient à rappeler les gestes des tortionnaires). Même s’il y retrouve cette pulsion de mort qui gagne les “jeunesses brisées”(Ivresse carmin ou Reviens à Sorrente) ou qu’il observe, impuissant, comment la folie meurtrière des hommes envahit les corps (Cet hiver-là à Sarajevo) ou s’immisce entre les draps de deux amants (L’Amour l’après midi). Partout où ses pérégrinations d’exilés le mènent et avec toutes les femmes croisées il cherche à oublier le “supplice de l’éloignement” (Étoile du Nord, Hôtel du désir). Reste que le plus grand supplice et le plus insupportable éloignement n’est autre que celui qui vous prive de l’être aimé (Dans les eaux turquoises ou Sadullah Pacha et Necibe Hanoum) ?

Traduit du turc par Esther Heboyan et Timour Muhidine, édition du Seuil, 2003, 183 pages, 18 €


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