« - Comme j’aimerai que tu te rase la barbe et que ton visage soit lisse comme une prune…
Aussi irrité par ce qu’il venait d’entendre qu’émoustillé par ses caresses, Baqbouq objecta :
- Si je me rase la barbe, tout le monde se moquera de moi au marché. Non, non, je ne veux pas faire ça !
Mais, attrapant sa main, la femme lui fit toucher son visage.
- Sens-tu comme ma peau est délicate ? Ne dirait-on pas un pétale de fleur ? Elle est si sensible qu’une petite brise l’éraflerait. Alors imagine ce que pourrait ta barbe en s’y frottant, quand tu m’embrasseras, me lècheras, me serreras contre toi… »
Hanan el-Cheikh, La Maison de Schéhérazade, Actes Sud/Sindbad, 2014