« Au XXIe siècle, on communiquait plus vite, on circulait plus vite et on se rendait d’un pays à un autre comme on traverse la rue. Dans le même temps, de nouvelles frontières ne cessaient de s’élever. Des enclaves se multipliaient à l’intérieur de certaines métropoles, tandis que des bidonvilles s’étendaient aux portes des autres. On ne comptait plus les lieux de « sédentarité forcée » et les revendications territoriales surgies d’un passé oublié, les refoulements des immigrés aux frontières et leurs reconductions manu militari dans leur pays après un séjour en cap de rétention. La terre avait pris les dimensions d’un village, mais uniquement pour ceux qui étaient en règle – ceux qui avaient les moyens. »
Minh Tran Huy, Voyageur malgré lui, Flammarion 2014