« Quand nous avons fêté les cent ans de Nicolas, j’en avais douze. J’avais pensé un instant qu’il ne mourrait jamais. Il était parti de Saint-Pétersbourg en y laissant toute son histoire, mais il avait eu le temps d’emporter une petite statue de Pouchkine, un buste, qu’il m’offrit ce jour-là.
- Tiens, Ptit’sa. C’est pour toi. Comme cela, tu n’oublieras jamais d’où nous venons. Et sache bien que l’argent n’a aucune importance, crois-moi, je peux te le dire ! L’argent est une chose fragile, qui va et vient, et s’épuise. Sois riche de mille autres choses ma chérie, c’est ce que t’enseignera cette statue. Ne te laisse jamais engourdir. Souviens-toi de notre histoire et des chemins que la vie peut parfois prendre. »
Tania Sollogoub, La Maison russe, La Martinière 2014