« Midi sonné, leurs outils rangés, ils s’étaient amassés dans le local pour réchauffer leur gamelle, saucer leur pain, avec ce bloc de patience et d’humilité dans laquelle ils semblaient tous avoir été taillés. Et c’était pitié de les voir expédier leur dessert, pomme ou crème caramel, à la minute où le patron apparaissait, infichu, tout patron qu’il était, de retenir leurs prénoms, de comprendre que, parmi ceux qu’il appelait ses gars ou bien ses Mamadou, il y avait là, aussi, des pères, des étudiants et des héros. »
Fabienne Kanor, Faire l’aventure, JC Lattès, 2014