« Plutôt le vol de l’oiseau qui passe sans laisser de traces
Que le passage de l’animal dont le sol garde le souvenir.
L’oiseau passe et disparaît, ainsi doit-il en être.
Là où il n’est plus, et donc ne sert à rien, l’animal
Montre qu’il a été, ce qui ne sert à rien.
Le souvenir est une trahison envers la Nature
Parce que la Nature d’hier n’est pas la Nature.
Ce qui fut n’est plus rien,
et se souvenir est ne pas voir.
Passe oiseau, passe, et enseigne-moi à passer ! ».
Fernando Pessoa, Le Gardeur de troupeaux, Gallimard, 1987
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