Fellag
L'Allumeur de rêves berbères
Fellag est connu. Humoriste, comédien, il signait ici un quatrième roman au ton léger dont l'action se situe en 1992, l'année de l'assassinat de Tahar Djaout à qui est dédié le livre. Il y raconte le cauchemar - pas seulement la violence des années 90, mais la lutte quotidienne pour survivre - et les rêves algériens.
Il est difficile de parler de l'évolution de Fellag en tant que romancier quand le dernier livre lu est Rue des petites daurades (2001). Pourtant avec L'Allumeur de rêves berbères l'humoriste semble monter d'un cran et en passe d'affirmer un réel et personnel univers littéraire. Dans ce roman, Fellag installe, d'entrée, un climat, une atmosphère particulière, celle de la cité et de l'immeuble où vivent les protagonistes de cette histoire, il sait faire de ses personnages des êtres de chair et de sang. Des êtres crédibles, nullement artificiels. Autre marque de fabrique : le ton (faut-il parler de style ?). Sur un mode distancé, décalé, L'Allumeur de rêves berbères dit les petits combats quotidiens de millions d'Algériens pour simplement survivre dans une période particulière : l'année 1992, autrement dit l'entrée dans une décennie d'horreurs : lettres de menaces, enlèvements, assassinats, tueries sauvages... Fellag ne s'apitoie pas sur ces malheurs. Ce qui prime ici ce sont les dimensions humaines, les solidarités, les capacités d'adaptation des « Aït-débrouille(1) », le courage de rester debout.
De quoi s'agit-t-il ? Zakaria, le narrateur, est un journaliste et un auteur à la retraite Zakaria, après avoir reçu des lettres de menaces, se retrouve seul chez lui, sa femme et ses enfants ayant quitté le domicile familial. Hier « sincère » partisan du parti unique devenu après 1988 « sincère » réformateur, il occupe son quotidien entre l'écriture et le bar de La Méduse. Autour de lui il y a Nasser qui vit avec sa mère, Malika, la prostituée du rez-de-chaussée, Aziz, le touche à tout génial, inventeur de son état, Mokrane, le patron de La Méduse, les vigies islamistes dont le gardien du parking de la cité, Rosa, la vieille juive qui refusa de quitter son pays en 1962 et qui va mourir juive et athée en terre musulmane.
La cité est « une tour de Babel sociale » où la vie s'écoule au compte-gouttes. Tandis que les jours et les nuits des habitants sont rythmés par les coupures et les distributions de l'eau, les hommes s'abreuvent d'alcool, qui de Pelure d'oignon, qui de bière ou de whisky, « ivresse thérapeutique » et « antidépresseur national ». Au milieu de la nuit les « stockeurs d'eau » croisent les buveurs de vin.
Le bouillonnant Aziz s'échine d'ailleurs à mettre au point une nouvelle invention : un alambic pour fabriquer de l'alcool, une machine dénommée « Rêves berbères » dont « le but est d'agir sur les préjugés incrustés dans la génétique culturelle. »
« Berbères » est utilisé « comme une abstraction, une somme de données perceptibles et imperceptibles... un lien... un liant... un terreau duquel se nourrit notre soubassement culturel. J'aimerais que de ce magma on puise des éléments de philosophie faite de démocratie, d'ouverture sur le monde, d'acceptation de l'autre (...). J'aimerais extraire de ce limon ce qu'il y a de meilleur pour fabriquer un Algérien nouveau. »
Tonalité jamais racoleuse, ton toujours juste - excepté ce titre détestable - ce roman est d'abord une leçon d'humanisme.
1. les « Aït-débrouille », littéralement les fils de la débrouille autrement dit les rois du système « D »... Fatema Mernissi avait utilisé ce terme pour titre d'un de ses ouvrages paru au Maroc : ONG rurales du Haut-Atlas, Les Aït-Débrouille » éd. Marsam, 2003.
Edition JC Lattès, 2007, 303 pages, 14 €
Commentaires
Fellag est un merveilleux
allumeur de rêves:)))
Puis-je vous présenter
un extraordinaire allumeur de rêve du Québec, Canada
par la scène, poète-conteur...
ENTRE MONTREAL ET PARIS
SIMON GAUTHIER
LE VAGABOND CELESTE
courriel de Simon Gauthier
du 3 avril 2013
le lendemain de son spectacle
LE VAGABOND CELESTE
à la maison de la culture
cote des neiges, montreal
Salut Pierrot,
Tu dormais mon cher,
sur ta paillasse
hier au soir
tu dormais sur la plancher
de ton ami chansonnier
tu dors dans les draps de ton doctorat
pendant que je conte
l’histoire de cet homme vagabond
de cet écho de ta vie
de cet inspirant récit
d’un homme voyageur
vêtu de lumière
Pendant que le vagabond céleste marche
parmi les étoiles
tu peux dormir mon ami
tu peux dormir
dans l’esprit des gens
réunis,
tinte tinte les clefs
tinte
tinte
le rêve
Le vagabond céleste
habille de chaleur
le corps désir de ceux qui rêvent et de ceux qui pleurent
ceux qui rêvent et de ceux qui pleurent
Bonne journée Pierrot
Simon
——
réponse de Pierrot
Cher Simon
Oui, hier soir, je dormais avec, dans mes bras, la biographie de Cervantes
de Jean Canavaggio. Ce Cervantes qui a écrit Don Quichotte à 53 ans alors qu’il était en prison et qu’il lui manquait un bras.Qui aujourd’hui ferait confiance à un homme de 53 ans en prison à qui il manque un bras?:))))) Seul un impossible rêve permet un tel surgissement d’impossible réalité.
On m’a rapporté l’immense délicatesse artistique avec laquelle tu redonnes
espoir à ceux et celles qui écoutent le conteur-poète de la Côte nord.Autant Mon ami Woodart que mon compère de bibliothèque Raymond le philosophe ont été invités par ta passion de passeur de rêves à naviguer vers leur rêve personnel. Tu as fait de ma démarche un conte post-moderne qui risque d’enflammer les humains comme des lampadaires. Tu es vraiment devenu un allumeur de coeurs-réverbères. Woodart a été plus qu’épaté. Lui qui me connait à l’usure depuis 40 ans, il a noté ta force à coudre des tableaux de mots par de la lumière de rêve dans laquelle il a reconnu ta signature d’une très grande maturité créatrice.
Une vie d’artiste, c’est une longue marche
et je te vois enjamber des continents
un flambeau à la main.
Mes 64 ans bien au calme
dans leurs bottines
qui se préparent à repartir le 15 juin
saouls de liberté, te souhaitent
Bonne route internationale camarade, car,
comme Félix Leclerc, un jour, le succès t’attendra
ici au Québec à un de tes retours d’Europe.
Pierrot
www.enracontantpierrot.blogspot.com
www.reveursequitables.com
www.simongauthier.com
sur youtube
simon gauthier conteur video vagabond celeste
longue vie à vous
et à votre blogue :)))
Pierrot
p.s.
peut-être aurez-vous l'occasion
d'assister à sa prestation
PARIS
SIMON GAUTHIER
CONTEUR INTERNATIONAL DU QUEBEC
SPECTACLE "LE VAGABOND CELESTE"
25 MAI 2013,
21 H À 22H 30
LE PETIT NEY
10 AVENUE PORTE-MONTMARTRE
PARIS
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puis-je aussi me permettre de vous partager
son courriel du 1ER MARS 2013
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Allo Pierrot, je suis en France.
Je rentre demain au Québec.
Il fait froid et humide partout, même dans les lieux publics. Il fait gris et un brin de soleil redonnerait du tonus à tout le monde!
Je voulais te dire que j'ai raconté (ou plutôt) le vagabond céleste est passé et a été entendu
à Quévin (près de LOrient en Bretagne)
Il a été entendu à la prison de Béthune (Nord de la France) et pas un prisonnier ne s'est levé durant le spectacle (comme il est de coutume) les
gardiens mon dit que c'est la première fois qu'ils voyaient ca!)
et le Vagabond à passé à Lille avec son et éclairage, 3 rappels!
Les gens sont restés longtemps
et plusieurs larmes d'espoir brillaient dans le noir.
Plusieurs messages me sont parvenus pour te dire merci!
Merci!
Merci!
++++
Autrement la tournée me rentre dans le corps. Un bon brin de fatigue et de
grippe à la gorge.
De bonnes tisanes et des amis pour guérir
+
+++
J'espère que tu vas bien et que ton travail de vulgarisateur âme, société,
gens et pays oeuvre d'art
va bien!
On se voit sous-peu
en mars, si la vie le veut!
pour aller plus loin!
Bonne journée
Simon :+)
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REPONSE DE PIERROT
A SIMON GAUTHIER
CONTEUR INTERNATIONAL DU QUEBEC
Cher Simon
Je te prédis un succès international
parce que tu es un poète-passeur:)))
Bravo Simon
longue vie à ta vie d'artiste
et de conteur international